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A la source des Védas
Yoga , Ayurvéda , Jyotish
Par Swami Madhurananda
Institut d' Étude des Sciences
Védiques
et Contemporaines
Yoga - Ayurvéda
450- 281 -1108
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Aperçu sur l’histoire
Le Yoga a été introduit en Occident à la fin du XIXème
siécle. A cette époque l’Inde était sous la domination
de l’Angleterre. Ce ne fut qu’au milieu du XXème siècle que
l’Ayurvéda fut reconnue en Inde en tant que médecine, mais
yoga et techniques spirituelles en avait été extraits pour ne
garder que l’aspect scientifique. C’est ainsi que Yoga et Ayurvéda
furent séparés, alors que la Tradition Védique, à
la fois scientifique et spirituelle les considérait comme un tout.
L’Ayurvéda dans la Tradition est une discipline spirituelle qui
inclut le maintien de la santé et comprend l’étude du
Yoga, de l’astrologie Védique ou Jyotish, auxquels s’ajoute l’étude
du Sanskrit, du Vedanta et des rituels Védiques. Le but de cette forme
ancestrale de l’Ayurvéda est la connaissance de soi et du Soi qui se
développe progressivement avec la conscience.
Jyotish, astrologie Védique, était à l’époque
des Védas, presque exclusivement destinée à fixer les
périodes propices à la célébration des rituels
religieux. Les Rishis (Sages détenteurs de la Connaissance) considéraient
comme essentiel, que les cérémonies soient accomplies à
un moment où les énergies cosmiques étaient en harmonie
avec cette action sacrée, afin d’en obtenir un résultat. Ce
n’est que plus tard qu’apparut l’astrologie prédictive liée
à la vie de l’individu. Cependant, elle n’a jamais perdu son caractère
sacré, l’astrologie Védique est avant tout spirituelle.
Voici comment tout cela s’articule
La santé Arogya (absence de maladie) est le fondement, la base
incontournable. Santé physique, santé mentale. L’Ayurvéda
considère la santé comme un état naturel, ce qui signifie
vivre en harmonie avec notre propre nature. La maladie naît d’un déséquilibre.
Ce déséquilibre peut provenir de mauvaises habitudes alimentaires,
d’un style de vie inadapté ou de l’environnement. Il peut également
avoir son origine dans la conscience sous forme de sentiments négatifs
causés par des émotions telles la colère, la peur ou
l’attachement.
Le concept ayurvédique Arogya implique entre autres choses, une
bonne capacité digestive, un équilibre au niveau des Doshas
(constitutions : Vata, Pitta, Kapha), le bon fonctionnement des sens et une
unité corps, esprit et conscience.
L’approche ayurvédique de la santé consiste à restaurer
notre nature de base en identifiant les déséquilibres, quelle
que soit leur origine. C’est un système de guérison holistique
dont la vision inclut le corps, le mental et l’esprit. Il traite le corps
physique par l’alimentation, le style de vie et des plantes, de manière
spécifique et adaptée, auxquels s’ajoutent des asanas, pranayamas.
Il considère également la psychologie et la spiritualité
en faisant intervenir des thérapies plus subtiles comme méditation
et mantras.
Parmi les principes sur lesquels se fonde l’Ayurvéda, le principe
de causalité, la loi du Karma ou de cause et d’effet, a un rôle
central. Ce principe éclaire l’origine des déséquilibres
d’une part et permet de trouver la façon de les corriger d’autre part.
En d’autres termes, nous pouvons être conscient des modifications qui
interviennent dans notre corps et y remédier. D’autres principes entrent
en ligne de compte comme la théorie des cinq éléments
qui explique leur interpénétration profonde et leur mise en
mouvement dans un jeu permanent et le principe d’unicité, que l’on
peut énoncer de manières diverses, nous considérant
comme un microcosme à l’image du macrocosme. « Tout ce qui est
en haut est comme ce qui est en bas ». Des principes que nous utilisons
également dans nos pratiques de Yoga et qui sont sources de conscience
et de connaissance.
.
C’est à ce niveau que l’astrologie Védique, Jyotish, science
de la Lumière, intervient. Nous pouvons, certes, identifier la plupart
des causes à nos problèmes de santé, à nos difficultés,
à nos souffrances. Mais au niveau causal, Jyotish est la lumière
qui éclaire en précisant les vibrations agissantes dans notre
vie. Impossible d’y échapper. Combien de questions restent en suspens
dans notre quotidien? Nous les ruminons tout au long des heures. Quand nous
mettons ces séquences bout à bout, nous réalisons le
temps perdu par la stérilité du processus,
alors que Jyotish répond à ces questions, donne des solutions
et libère du temps. Un temps que nous pouvons consacrer à des
pratiques spécifiques, pour équilibrer, harmoniser, car
l’astrologie Védique utilise les mêmes techniques que le Yoga,
méditation et mantra principalement.
Le souffle, guide vers la conscience et outil de guérison
Tout au long de la démarche évolutive vers la connaissance
de soi, et au cœur de cette démarche, le souffle, véhicule
du Prana, accompagne toute discipline, c’est le guide vers la Conscience.
En Ayurvéda, il a sa place au niveau des Doshas (Vata, Pitta, Kapha),
ces trois forces qui participent à notre constitution. En tant
que Vata, il a un rôle important, c’est lui, entre autres choses, qui
nous relie au Soi. Le Prana représente notre potentiel de guérison
sur le plan physique et énergétique. En Yoga, il est acteur
à part entière dans Asanas, Pranayama et dans les techniques
de méditation qui permettent de le développer et d’harmoniser
sa circulation dans les différents nadis, il est autant présent
dans la pratique du sadhaka débutant que pour ceux qui ont atteint
un stade avancé dans leur sadhana.
Prana est également utilisé dans la fonction thérapeutique
de massage des Marmas (points d’énergie vitale, cachés) en
Ayurvéda. Ce massage, encore peu utilisé au milieu d’une large
panoplie de techniques manuelles thérapeutiques, mérite d’être
connu puisqu’il permet d’harmoniser les Doshas et constitue une aide notoire
sur le plan de la santé. Par ailleurs son action s’étend au
niveau mental permettant l’harmonisation des Gunas (Tamas. Rajas, Sattva)
une base essentielle à la démarche du Raja-Yoga. Enfin, il agit
sur les plans subtils, les points Marmas sont reliés aux chakras principaux,
pour harmoniser l’être.
Dans notre démarche en Yoga, nous sommes libres et responsables
de notre propre évolution. Celle-ci exige un travail régulier
dont les meilleurs repères sont ceux que nous procurent les huit branches
du Raja-Yoga, mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Une aide
ponctuelle énergétique n’est pas négligeable, car certains
passages sont plus ardus et il existe toujours le risque de tourner en rond
et de « plafonner ». C’est ce que procure le massage des Marmas,
« un coup de pouce » soit pour débloquer des postures,
approfondir Pranayama, relancer l’énergie dans les nadis, ou
favoriser l’éveil des chakras.
Et la vie dans tout cela ?
Les Védas ont tout prévu, en connaissance de cause! En dehors
d’une vie d’ashram comment concilier une pratique sérieuse avec tous
les autres aspects de notre vie sans bousculer, négliger notre
entourage ou fuir nos responsabilités ? Aussi les Védas parlent-ils
des quatre buts à poursuivre dans notre vie selon une chronologie
pleine de bons sens. Ces buts sont considérés comme étant
légitimes. Il s’agit de la prospérité (Artha), le plaisir
(Kama), la vocation (Dharma) et la libération (Moksha).
Les Védas préconisent leur accomplissement. Ils forment
une pyramide avec la libération à son sommet. Impossible de
parvenir au sommet sans avoir franchi les différentes étapes.
Nous avons besoin de ressources pour avoir la tranquillité d’esprit.
Le plaisir, le bonheur nous permettent de bien fonctionner. La vocation
nous permet d’aller chercher la reconnaissance et un accomplissement dont
nous avons besoin. La réussite dans notre démarche intérieure
dépend de notre réalisation de ces trois premiers buts. Tout
ce que nous y développons en terme de capacité d’action, de
volonté, de persévérance, de discernement, est conditionnel
à la poursuite de la dernière étape, la libération
(Moksha).
Considérer les trois premiers buts comme inférieurs ou matérialistes
constitue un handicap, c’est une façon de penser qui crée un
obstacle majeur. Il est important d’avoir bien vécu ces étapes
sous peine d’avoir à dépasser des frustrations. Cependant,
les Védas reconnaissent l’utilité de ce potentiel matériel
à condition, d’une part, que l’argent ne soit pas gagné en
profitant des autres, d’autre part, que le plaisir, la prospérité,
l’accomplissement dans le travail ne deviennent pas une recherche en soi.
Ils précisent également qu’une fois la vie matérielle
comblée, l’argent doit être dirigé vers des fins spirituelles
ou humanitaires. Il est important de nous respecter dans tout cela, de respecter
notre rythme, de nous situer dans un juste milieu à tout instant et
dans toute situation.
Moksha est le but primordial, essentiel pour tous les humains et pour
toute vie. Il se définit dans l’expérience, se manifeste
tout au long de la vie par une recherche d’expansion et de vérité,
un besoin de grandir et de transcender. Il inclut le détachement.
Un détachement qui ne peut prendre place sans avoir vécu au
préalable un bonheur émotionnel, comparable à un fruit
mur qui se détache et permet d’accéder à la paix intérieure.
Car c’est ce bonheur qui est source de satisfaction profonde, de stabilité
psychologique et de réceptivité mentale.
Notre cheminement yoguique consiste en une intégration progressive
de valeurs spirituelles que des sages nous ont transmis dans leurs enseignements
et par leur façon d’être. Ces valeurs sont à notre portée,
adaptées à notre vie si nous nous donnons le temps de réaliser
à chaque jour un peu plus, en toute humilité.
Je vous souhaite de réussir votre vie en respectant au mieux votre
nature pour garder votre vitalité et vous installer dans la tranquillité
d’esprit. Je vous souhaite aussi le bonheur et le progrès intérieur
dans la poursuite de Moksha.
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Francophone de Yoga
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