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Les Voies
du YOGA
Le Yoga Tibétain
Danie
Doyon Sarasvati
Une voie progressive vers l’
Éveil
Déjà adolescente, j’étais passionnée par
la voie du Yoga. À dix-huit ans, j’obtins mon diplôme de professeure
de Hatha-Yoga. C’était en 1980. Au fil des ans, j’ai allié
mes études universitaires, le travail, la pratique et l’enseignement
du Hatha-Yoga dans un cadre de vie assez bien équilibré.
Outre le fait indéniable que le yoga me prodigue les plus grands
bienfaits depuis ce temps, l’aspect de la connaissance de soi et la spiritualité
qui imprègne ces enseignements millénaires sont de loin ce
qui nourrit ma quête du bien-être et du bonheur.
En 1998, alors que ma curiosité de philosophe me poussa à
explorer les fondements du bouddhisme tibétain, j’étais
à cents lieux de me douter que cette quête allait enrichir
ma pratique du yoga d’une manière incroyable! Les vingt dernières
années ont été remarquables pour l’expansion du bouddhisme
en occident. Maintes ouvrages, textes d’origines et enseignements jusqu’alors
inconnus, sont devenus des plus accessibles par le nombre croissant de
moines tibétains venus enseigner en Amérique. Pour ma part,
de nombreuses recherches et lectures m’ont ouverte à la connaissance
d’un yoga typiquement tibétain, mais surtout une véritable
passion pour un grand maître du passé, Guru Rimpoché
ou Padmasambhava, celui-là même qui introduisit le bouddhisme
au Tibet, au VIII siècle.
Avril 2001, après une longue préparation, je prends
l’avion pour le Népal avec l’intention d’approfondir certains aspect
des enseignements du Bouddha, mais surtout pour être immergée
dans cette culture tibétaine et hindoue aux antipodes de nos vies
et de notre société matérialiste. Seule avec un sac
à dos, n’ayant jamais fait de voyage à l’étranger, parlant
juste un peu l’anglais, tous les éléments étaient en
place pour faire ce genre de voyage qu’on nomme « initiatique ».
Je résidais au monastère de Séchen à Bothnath.
Situé à quelques kilomètres de Katmandou, le monastère
était à deux pas du grand Stupa de Bothnath. C’est là
que je fit la connaissance de Youngne Dodrul Khakhyab Rimpoché.
Un interprète Népalais, parlant couramment le français
nous assistait lors de nos échanges. Cette rencontre scella pour
moi l’entrée dans la pratique et la connaissance Dharma. Quelques
mois plus tard, en janvier 2002, Rimpoché passa deux mois au Québec
pour diffuser les fondements du bouddhisme et les pratiques spécifiques
de l’école Khadyugpa
Ce qui distingue le plus le yoga tibétain des autres yogas
d’origine hindoue est son point d’ancrage spirituel. Le but de ce yoga
est de connaître un jour l’Éveil. J’aime particulièrement
la clarté de la Voie du Dharma qui dresse dès les premières
séances le but ultime de ce yoga.
Ainsi, bien que le yoga tibétain dans la forme qui m’a été
transmise comporte des pratiques pour le bien-être du corps physique,
elles demeurent secondaires; marquant par là une différence
importante avec le Hatha-Yoga ou l’ Ashtanga Yoga.
Essentiellement, le yoga tibétain repose sur la purification
des trois portes que sont : L’esprit, la parole et le corps physique.
Lors d’une séance de yoga tibétain, nous sommes amené
à poser les bases de la pratique en s’appuyant sur les principes
du Dharma . Ces principes sont ceux énoncés par le Bouddha
et qui prévalent à toutes pratiques fructueuse. Autrement
dit, il est impératif de poser la direction et l’intention de ce
yoga avant même de s’y adonner. Le yoga tibétain est une voie
progressive vers L’Éveil. Une disposition particulière de
l’esprit (en réfléchissant sur les 4 Nobles Vérités,
la notion d’ impermanence, la vacuité des phénomènes)
nous immerge dans le développement de la Bodhichitta (l’esprit d’Éveil).
Comme nous le démontre ce yoga tibétain, nous ne pouvons
accéder au véritable bonheur qu’en regardant franchement
et sans peur, ce qui dans le samsara (le monde dans lequel l’humain est plongé
et qui veux dire, littéralement, tourner en rond) est source de souffrance
et d’illusion. Voyant de ce fait la confusion et l’ignorance qui recouvre
notre esprit, nous accroissons l’intention d’Éveil, la Bodhichitta,
conjointement à l’esprit de compassion (Bodhisattva) nécessaire
pour récolter les fruits de la pratique.
Le grand maître Khadyugpa Kalou Rimpoché initia,
pour ses étudiants Européens, cette forme
de pratique plus concise et mieux adaptées à la mentalité
occidentale. Une séance de yoga tibétain est une sadhana complète.
Nous entrons dans celle-ci en faisant d’abord la prise de refuge dans
les Trois Joyaux que sont le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Ceci détermine,
dès l’entrée, la direction altruiste de la pratique.
Du début jusqu’à la fin de la séance, nous passons
au travers des aspects multiples de la Voie du Bouddha.
Premièrement il y a le Dharma, constitué de la connaissance
philosophique, ésotérique et spirituelle de l’enseignement.
En second lieu viennent les pratiques yoguiques des mantras et des mudras
qui purifient les souffles subtils (courants vitaux subtils ou nadis),
ainsi que les Tsa Lung ou exercices respiratoires. Dans l’étape suivante,
une série d’exercices simples pour le corps physique est appliquée,
visant surtout à délier les tensions et rendre les Tsa plus
souples et ouverts. Les asanas du yoga tibétain sont de courtes
séquences de postures et sont accessibles à tous.
La séance de yoga tibétain se complète par les
purifications de l’esprit, où diverses méditations nous
aident progressivement à mieux laisser transparaître la véritable
nature de l’esprit d’où émane l’expression pure de la Sagesse
et de la Compassion.
À cette étape de la présentation de ce yoga,
il faut préciser combien de tels joyaux d’enseignements ont un
impact des plus bénéfique sur les vicissitudes de la vie
moderne et les idées erronées que nous entretenons face nous-mêmes
et au monde qui nous entoure. Tel un baume qui apaise les esprits égarés
et les âmes tourmentés, le déploiement du cœur de compassion
des bouddhas dans la conscience et le cœur ouvert de celui qui s’adonne
au yoga tibétain, dissipe les brumes de la peur et de la confusion,
en replaçant la conscience dans le Cœur.
C’est dire ici, que les pratiques méditatives de Tonglen (prendre
et donner), le célèbre mantra « OM MANI
PADME HUM », et le Vajra Guru mantra, sont de puissants outils
menant à l’Éveil.
En dernier lieu, je crois que c’est le choix judicieux des pratiques
constituant cette sadhana qui font de ce yoga un si précieux atout.
Pour ceux qui recherche une pratique bouddhiste tibétaine authentique
et efficace, sans que celle-ci soi soustraite à son essence profonde,
ce yoga répond aux besoins du corps et de l’esprit.
Alors que je suis la seule à enseigner ce yoga tibétain
depuis quatre ans maintenant, je témoigne ici du fait que cette
pratique a accomplit un grand bienfait pour ceux qui jusqu’ici s’y sont
dédiés. Cette sadhana unique, jaillit de cœur même
d’un des plus grands maîtres du bouddhisme tibétain porte
le Sceau de L’Éveil…Puisse tous les êtres être inondés
de la Sagesse des bouddhas et des Vainqueurs des trois temps!…
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Copyright F.F.Y.
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