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 PREMIER  COLLOQUE  FRANCOPHONE  INTER  YOGAS
                               Un  rassemblement  couru

                           Journal La  Tribune  du  9  octobre  2006 - Josiane  Guay  

SHERBROOKE - Un colloque sur le yoga, c'est bien. En français, c'est mieux, vous diront les quelque 150 professeurs, centres et maîtres en yoga des quatre coins du Québec qui se sont réunis samedi, à l'Hôtel Le Président de Sherbrooke, là où se situent aussi les bureaux de la Fédération francophone de yoga (FFY). Une première dans la langue de chez nous très courue, d'autant plus qu'elle rassemblait dans une même salle des spécialistes de variantes différentes du yoga. «La réponse a été extraordinaire, tellement que nous avons été obligés de refuser des inscriptions. Faut dire que c'était un événement rassembleur attendu par plusieurs professeurs et maîtres de yoga», a confié Swami Sai Shivananda, président de la FFY, fondée il y a deux ans.
La journée zen a été l'occasion de découvrir plus de 11 styles de yoga, reconnus par la Fédération ou variantes contemporaines, dont les approches thaï, égyptienne et tibétaine. Quelque 17 écoles de formation dispersées sur le territoire québécois ont également été certifiées par la FFY, afin «d'assurer un yoga de qualité enseigné
par des professionnels».
Parmi ceux-ci, Véronique Plante, professeur au Centre Corps à cœur de Montréal, était très heureuse de jaser yoga en français. «Ça fait du bien de se retrouver en milieu  francophone, avec des collègues et des documents français», faisait remarquer celle qui se trouvait sur la pointe indienne à pareille date l'an dernier.
« On se rend compte que le monde yogi est plus petit qu'on ne le pense,-surtout celui francophone. Un colloque comme celui-là est donc l'occasion de créer des contacts très utiles.»
Et dans les rangs des nouveaux initiés présents à l'événement annuel se trouvait Carole Lacroix, attirée par sa «curiosité de plus en plus poussée pour cet art de vivre». «J'ai vraiment trouvé dans le yoga une façon de trouver la paix intérieure en vivant l'instant présent», de faire valoir la résidante d' Orford, adepte depuis plus d'un an du  Viniyoga, une approche progressive et méditative.

Le double d'adeptes dans cinq ans

Mais si le yoga est sur de plus en plus de lèvres, pas question de parler de mode avec date d' expiration. Plutôt une «science millénaire et une voie de santé globale» adoptée par environ 13 pour cent de la population fleurdelisée. Le chiffre devrait d'ailleurs doubler d'ici cinq ans, prévoit le président de la FFY.
«Les explications de cette vague anticipée sont multiples, mais la principale, à mon avis, vient d'une prise de conscience massive que nous vivons dans un monde stressé. On a qu'à penser au terrorisme et au chômage, entre autres. Devant tous ces éléments insécurisant, les gens cherchent quelque chose pour les apaiser. Et le yoga est une discipline qui considère à la fois le corps et le mental», d'expliquer celui qui siège également au conseil de la Fédération mondiale.
Reste que certains mythes collent encore à la pratique yogi - postures sans-dessus-dessous, etc. Il y a donc du travail à faire, insiste Swami Sai Shivananda, pour qu'on considère le yoga pour ce qu'il est, c'est-à-dire accessible à tout le monde plutôt qu'une discipline acrobatique.